Saint Thomas possédait pleinement les trois degrés du sens catholique. Il y a des catholiques qui pensent différemment de l’Église et dont la foi est si faible qu’il leur est coûteux et douloureux de se soumettre aux déterminations qu’Elle établit. Il y en a d’autres qui ne sont pas réticents à admettre ce que l’Église enseigne, mais qui, en présence d’un problème quelconque, ont du mal à trouver la vraie solution s’ils ne sont pas préalablement informés de la pensée catholique. Enfin, le plus haut degré consiste à accepter volontiers et avec amour tout ce que l’Église enseigne, à être tellement imprégné de l’esprit de l’Église que l’on pense comme Elle même si, à ce moment, on méconnaît la formulation des questions. Et, enfin, de penser de telle manière sur les matières qu’Elle n’a pas encore résolues, que lorsqu’Elle les aura définies, nous serons prêts à changer d’avis, ce qui, d’ailleurs, sera rarement nécessaire, car nous aurons su pressentir dans la plupart des cas la pensée de l’Église.
Ainsi, s’il y a une vertu que nous devons admirer chez saint Thomas, que nous devons chercher à imiter et que nous devons demander sincèrement à Dieu par l’intermédiaire du grand Docteur, cette vertu est celle du sens catholique.
Plinio Corrêa de Oliveira