Pendant les 46 années d’une vie toute intérieure et scrupuleusement recueillie, sainte Catherine est demeurée fidèle à son anonymat. Silence miraculeux ! Six mois avant sa fin, empêchée de voir son confesseur, elle reçut du Ciel l’autorisation — était-ce l’obligation ? — de révéler à sa supérieure qui était la sœur honorée par la Très Sainte Vierge Marie par un acte de confiance aussi remarquable.
Devant la sœur âgée et boiteuse, envers qui elle avait parfois été sévère, la supérieure s’agenouilla et s’humilia. Tant de simplicité dans la grandeur confondait son orgueil.
Sainte Catherine meurt doucement le 31 décembre 1876. Elle est enterrée trois jours plus tard dans une sépulture creusée sur le site même de la chapelle de la rue du Bac. Presque six décennies se sont écoulées et son corps, exhumé le 21 mars 1933, apparaît intact à la vue des assistants. Un médecin souleva la paupière de la sainte et recula, refoulant difficilement un cri d’effroi : les magnifiques yeux bleus qui avaient contemplé la Très Sainte Vierge semblaient encore, après 56 ans dans le tombeau, palpitants de vie.
L’Église a élevé sainte Catherine Labouré à l’honneur des autels le 27 juillet 1947. Aux trésors de grâces et de miséricordes répandus par la médaille miraculeuse partout dans le monde, allaient s’ajouter les bienfaisances et les faveurs obtenues par l’intercession de Catherine, elle qui aura vécu dans l’ombre, cachée avec Jésus et Marie.
Aujourd’hui, n’importe quel fidèle peut vénérer le corps intact de la sainte, exposé dans la maison des Filles de la Charité à Paris. Jadis à cet endroit, aux heures de prières et de recueillement, le balancement des coiffes blanches des religieuses agenouillées en rangs devant l’autel, rappelait un vol discipliné de colombes blanches…