Ce texte d’un auteur anonyme est une fiction, à but méditatif. La narration se situe quelques années avant la Seconde Guerre mondiale. Ce texte dépeint la manière dont une âme, par ses choix de vie, peut être conduite à choisir le chemin de la damnation.
Le manuscrit suivant, que nous publions en version française, a été trouvé parmi les papiers d’une jeune fille morte au couvent, après seulement quelques années de vie religieuse.
J’avais une amie, ou plutôt, nous étions en contact pour raison de travail à *** Nous étions ensemble, l’une à côté de l’autre, dans une maison, de commerce. Puis, Annette se maria et je ne la vis plus. Dans le fond, il régnait entre nous deux, depuis le début, plutôt de la courtoisie que de l’amitié. Je n’en ressentis, à cause de cela, que bien peu la privation, quand elle alla après son mariage, habiter un quartier de la ville de *** très éloigné de ma demeure. Pendant l’automne de 1937, je passai mes vacances au bord du lac de Garde ; ma mère m’écrivit vers la fin de la seconde semaine de septembre ; « Pense donc ! Annette est morte dans un accident d’automobile. Elle a été enterrée hier au Waldfriedhof » (cimetière du bois). Une telle nouvelle m’épouvanta. Je savais qu’elle n’avait jamais été très religieuse. Était-elle prête quand Dieu l’appela ainsi à l’improviste ? Le matin suivant, j’entendis la Sainte Messe pour elle dans la chapelle des sœurs où j’avais pris pension, je priai avec ferveur pour la paix de son âme et offris aussi ma communion à cette intention. Mais pendant la journée, j’éprouvai un certain malaise qui augmenta, vers le soir, encore plus. Je m’endormis inquiète. Finalement, je fus réveillée comme par un coup violent. J’allumai la lumière. La pendule marquait minuit dix. Je ne vis personne. Aucun bruit ne s’entendait dans la maison. Seules les eaux du lac de Garde se brisaient d’une façon monotone sur la rive du jardin de la pension. On n’entendait pas même une brise de vent. Pourtant, au moment de mon réveil subit, en plus du coup, j’avais cru percevoir un bruit comme celui du vent, semblable à celui qui se produisait quand mon chef de bureau, agacé, me passait une lettre de mauvaise manière. Je me tournai de l’autre côté, récitai quelques Pater pour les âmes du purgatoire et me rendormis. J’eus un songe.
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