Plinio Corrêa de Oliveira (1908-1995), ou Dr Plinio*, comme il était habituellement appelé par ses disciples, est né à São Paulo (Brésil) le 13 décembre 1908. Il manifestera une dévotion toute particulière à la Sainte Vierge dès sa tendre jeunesse. Sa mère, Lucilia Ribeiro dos Santos Corrêa de Oliveira (1876-1968) a beaucoup contribué à son éducation très soignée, en plus de le fortifier et le soutenir toujours par ses prières, et sa présence exemplaire. Mgr João S. Clá Dias publiera sa biographie intitulée « Dona Lucilia » éditée par la Libreria Editrice Vaticana.
Jeunesse
Dès sa jeunesse, Plinio se consacra de tout son cœur au service de l’Église. Il sera l’un des principaux dirigeants des congrégations mariales du Brésil pour ensuite fonder la « Ligue électorale catholique ». Âgé de 24 ans, il sera élu député étant le plus jeune et le plus voté lors des élections de 1932. En 1942, il sera nommé par l’archevêque de São Paulo, président du conseil archidiocésain de l’Action catholique. Il sera l’auteur d’un ouvrage qui, à l’époque, fera l’objet d’une vaste distribution : « En défense de l’Action catholique », où il défend la pureté originelle des idéaux catholiques qui inspiraient ce mouvement et où il dénonce certaines erreurs ecclésiologiques qui avait subtilement infiltrée l’institution. Son œuvre sera préfacée par le nonce apostolique au Brésil de l’époque, Son Exc. Mgr Benedetto Aloisi Masella, et fit l’objet de louanges par le pape. En effet, le 26 février 1949, Pie XII, par l’intermédiaire du pro-secrétaire d’État, Mgr Giovanni Battista Montini, futur pape Paul VI, manifestera à l’auteur sa joie pour ce livre, en affirmant : « défendu avec acuité et clarté l’Action catholique dont vous avez une grande connaissance et que vous estimez hautement… L’Auguste Pontife fait de tout cœur des vœux pour que ce travail produise des fruits riches et mûrs. »
Il dirigera pendant treize ans un des plus importants journaux catholique au Brésil, il sera professeur d’histoire à l’Université catholique pontificale de São Paulo, et se distinguera en tant que penseur catholique, journaliste, écrivain et conférencier. Toute son activité en tant que laïc dévoué à l’évangélisation sera consacrée à l’Église catholique, pour laquelle il nourrissait des sentiments d’amour profonds et enthousiastes.
Fondateur et écrivain
Dr Plinio fonde en 1960 la Société brésilienne pour défense de la Tradition, Famille et Propriété – TFP. Il s’agit d’une entité juridique civile regroupant des laïcs catholiques autour d’un idéal visant l’implantation des idéaux chrétiens dans la société.
En tant que président de la TFP, Dr Plinio reçoit, le 2 décembre 1964, de la part de la Sacrée congrégation des séminaires et universités du Saint-Siège (aujourd’hui Congrégation pour l’éducation catholique) une lettre d’éloges, signée par le préfet de ce dicastère, Son Ém. le cardinal Giuseppe Pizardo. Cette lettre fait directement allusion à l’ouvrage de Dr Plinio « La Liberté de l’Église dans l’État Communiste », et dans laquelle le cardinal Pizardo s’adresse à l’auteur en le reconnaissant comme : « Légitimement célèbre pour sa science philosophique, historique et sociologique. » L’œuvre aussi y est reconnue comme : « Un écho très fidèle des documents du Magistère suprême de l’Église, comme la lumineuse encyclique « Mater et Magistra » de Jean XXIII et « Ecclesiam Suam » de Paul VI, heureusement régnant. »
Le 8 septembre 1993, le P. Anastasio Gutiérrez, CMF, l’un des fondateurs de l’Institutum Iuridicum Claretianum, de Rome, et expert du Concile Vatican II, adressera à Dr Plinio une lettre louant avec effusion l’ouvrage « Révolution et Contre-Révolution », le livre de chevet de ses disciples. Le P. Gutierrez conclut la missive en disant : « L’esprit avec lequel l’œuvre a été écrite impressionne vigoureusement : un esprit profondément chrétien et aimant passionnément l’Église. L’œuvre est un produit authentique de la sapientia christiana. Il est aussi impressionnant de constater chez un laïc une dévotion aussi sincère envers la Mère de Jésus et notre mère : un signe clair de prédestination ».
Deux ans avant son décès, survenu le 3 octobre 1995, Plinio Corrêa de Oliveira publiera son dernier livre : « Noblesse et élites traditionnelles analogues, dans les allocutions de Pie XII au patriarcat et à la noblesse romaine ». L’œuvre recevra de chaleureuses félicitations et des encouragements de la part de hautes personnalités ecclésiastiques et de théologiens distingués, tels que : le R. P. Victorino Rodríguez, OP, le cardinal Silvio Oddi, le cardinal Mario Luigi Ciappi, OP, le R. P. Raimondo Spiazzi, OP, le cardinal Alfons M. Stickler, SDB, le R. P. Anastasio Gutiérrez, CMF, et Mgr Geraldo María de Morais Penido, archevêque d’Aparecida (Brésil).
« Père bien-aimé, modèle et guide »
Plinio Corrêa de Oliveira était, cependant et avant tout, un homme contemplatif et d’une fine sagesse. Sa vie vertueuse et son don de guider les âmes sur les chemins de la loyauté et de la sainteté lui ont valu l’estime et l’appréciation de nombreuses générations, de jeunes et adultes, qui ont décidé de suivre le Christ sous sa direction paternelle.
Nombreux sont ceux qui ont entrepris de publier des écrits consacrés à la figure de Plinio Corrêa de Oliveira, et les références à sa personne et à son œuvre sont nombreuses dans beaucoup d’autres. On y retrouve, dans la plupart des cas, qu’une conception partielle de sa personnalité globale, en n’abordant qu’un seul aspect, souvent secondaire, la plupart du temps. Dans d’autres, on tente d’altérer son image, en la présentant sous un angle déformé ou irréel. Aucun d’entre eux n’offre une vision complète, montrant cet homme unique du seul point de vue par lequel il mérite vraiment d’être considéré, celui du dessein de Dieu pour lui.
Or, personne ne semble être plus apte, ni posséder une voix plus accréditée pour une telle tâche que Mgr João S. Clá Dias, auteur de l’ouvrage Le don de la sagesse dans l’esprit, la vie et l’œuvre de Plinio Corrêa de Oliveira, publié en 5 volumes par la Libreria Editrice Vaticana.
En effet, les presque quarante ans qu’il a passés en contact étroit avec Dr Plinio, depuis le 7 juillet 1956, date à laquelle il l’a rencontré, jusqu’au jour où il a rendu son âme à Dieu, en étant pendant les vingt dernières années son secrétaire particulier et son collaborateur immédiat dans les affaires qui le concernaient et dans la formation de ses disciples, font du fondateur des Hérauts de l’Évangile un témoin, le plus autorisé de tous, pour se prononcer sur la vie, l’œuvre, les vertus et la pensée de celui qu’il considère plus qu’un maître à penser, mais bien son « père bien-aimé, modèle et guide ».
- Donner le titre de « Docteur » suivi du prénom non seulement aux médecins, mais aussi aux avocats et aux ingénieurs est une coutume encore largement en usage au Brésil. Depuis qu’il a obtenu son diplôme de droit, on s’est adressé à Plinio Corrêa de Oliveira par ce titre et c’est ainsi qu’il a toujours été connu à l’intérieur et à l’extérieur de son propre pays. Il existe même un magazine, actuellement en circulation, intitulée Dr Plinio faisant connaître la vie et l’œuvre de cet illustre penseur catholique. C’est pour cette raison que le titre de « Docteur » est ici conservé, car parler de « Dr Plinio », c’est mentionner un nom déjà célèbre.