Vous n’êtes plus sur le sol, mon Dieu. La Croix s’est lentement élevée. Non pas pour vous faire honneur, mais pour proclamer haut et fort votre ignominie, votre défaite, votre extermination. C’était, cependant, le moment de l’accomplissement de ce que vous aviez vous-même annoncé : « et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » (Jn 12, 32). Sur votre Croix, humilié, pleurant et mourant, vous avez commencé à régner sur cette terre. Dans une vision prophétique, vous avez vu toutes les âmes pieuses de tous les temps qui venaient à vous.
Mon Dieu, votre gloire a commencé sur la Croix et non pas à la Résurrection. Votre nudité est un manteau royal. Votre couronne d’épines est un diadème sans prix. Vos blessures sont votre pourpre.
Ô Christ Roi, comme il est juste de vous considérer sur la Croix comme un Roi. Mais comme il est certain qu’aucun symbole n’exprime mieux l’authenticité de cette royauté que la réalité historique de votre nudité, de votre misère, de votre apparente déroute !
(“O Legionário”, no 558, 18/4/1943)